(TIC Mag) – L’actuel joueur, capitaine et entraîneur d’Antalya Sport en Turquie et ancien capitaine des Lions indomptables, Samuel Eto’o, est désormais présent sur les affiches publicitaires de MTN Cameroon ainsi que dans un spot télévisé conçu pour la circonstance pour la publicité sur la 4G de l’opérateur. Pub basée sur le thème : « Si Samuel peut, je peux ».
Pourquoi a-t-il accepté d’être l’ambassadeur de la marque MTN Cameroon, lui qui était le PCA d’Eto’o Telecom SA, qui avait mis en place en 2012 l’opérateur mobile virtuel Set’Mobile ? TIC Mag a recueilli les explications de la star camerounaise. Des explications qu’il donne également dans les rencontres qu’organise l’opérateur MTN Cameroon dans les villes camerounaises avec l’ancien capitaine des Lions indomptables.
D’après lui, sa carrière a été motivée par un rêve. Celui d’être le meilleur. « Je remercie MTN qui me permet de m’aligner aux côtés du numéro 1 de la téléphonie mobile au Cameroun et je dirai même en Afrique. Pendant toute la durée de notre contrat et peut être beaucoup plus loin, je souhaite une seule chose : permettre aux Camerounais de rêver. On a besoin de rêver. Car le début d’une belle histoire c’est un beau rêve », affirme-t-il. Il invite d’ailleurs l’opérateur mobile à faire davantage rêver les Camerounais parce qu’ils ont des moyens de le faire et parce qu’ils sont agressifs.
Pour comprendre l’importance de rêver grand, il raconte sa petite histoire personnelle :
« Mon destin était autre. A Mvog Ada (A Yaoundé), j’étais voisin de la prison centrale de Kondengui, A New Bell (à Douala), j’étais voisin de la prison centrale de New Bell. Mais très vite, j’ai compris que je pouvais écrire mon histoire, que je pouvais écrire une belle histoire pour notre pays et notre continent. Alors, j’ai commencé et continué à jouer au football. Je jouais tellement qu’à chaque fois que je rentrais, j’avais droit à une fessée. Ma fessée. Mais, cela ne m’arrêtais pas. Je jouais toujours. A 15 ans, j’ai eu la chance de rejoindre un grand club en Europe. Dans mes baguages, il y avait deux choses : mon talent et mon courage. Je suis arrivé dans ce grand club. Il y avait des gens que j’admirais et dont j’avais des prospects dans ma chambre. Je devrais être frustré. Mais, j’ai dit : ‘’Non. Je vais écrire mon histoire’’. Alors, j’ai commencé à travailler. J’ai travaillé tellement dur que le jour où le président Florentino Pérez m’a dit : ’’Samuel, tu vas jouer pour la Corogne’’, j’ai dit : ’’Non, président. Je dois prendre mon destin en main’’. Alors j’ai décidé d’aller à Majorque. Cela m’a valu beaucoup de critiques. Mais, il me fallait ce courage pour écrire mon histoire. Je suis allé à Majorque sans le consentement de mon père qui me disait : ‘’c’est où Majorque ? Comment peux-tu laisser un grand club comme le Real de Madrid et aller à Majorque ?’’ Pendant cinq ans et demi, j’ai écrit la plus belle histoire de ce club. Ils ont décidé de me faire confiance. A 17 ans, j’étais le capitaine de ce club et des grands joueurs. J’avais 17 ans. J’avais envie de dévorer le monde. J’avais envie de changer les choses. J’avais envie de prouver aux jeunes Africains que si Roger Milla a pu le faire, si George Weah a pu le faire, si Abedi Pelé a pu le faire, il y a un jeune garçon qui sort de New Bell qui va mieux le faire. (…) Mais seulement, je n’avais pas la chance de jouer et de porter le plus beau maillot au monde. Celui de mon pays. Je suis venu à l’équipe nationale en 2000 pour la Coupe d’Afrique Nigeria-Ghana. Je me souviens Pierre Lechantre, l’entraîneur, me disait Samuel, tu es le quatrième attaquant derrière Patrick Mboma, Job Désiré et Pius N’diefi. Mais je lui ai dit : « Coach, vous vous trompez. Je suis le plus jeune, mais je suis meilleur que tous ces gars ». Il m’a dit : ‘’c’est mon choix. Si tu veux participer à cette coupe d’Afrique, il faudrait que tu acceptes cela’’. Alors, je suis resté au banc de touche.
‘’Etoomouan, Eto’o Fils’’
Premier match Ghana-Cameroun, à la 65ème minute Pierre Lechantre demande à Pius Ndiefi de s’échauffer. Ndiefi avait des tennis, il n’avait pas ses godasses. Il allait faire un remplacement. Alors, je me suis levé, j’ai fait l’échauffement de Roger Milla. Je suis allé le voir, il s’est retourné et a dit : ‘’Non, j’ai dit Ndiefi’’. Le ministre Joseph Owona qui était dans les tribunes a crié vers le coach Manga Onguené et lui a dit : ‘’Etoomouan, Eto’o Fils’’ Et le coach Manga de dire à son tour à Pierre Lechantre ‘’En fait, monsieur le ministre dit que c’est cet enfant’’. Je suis entré à la 70ème minute. Je n’ai pas marqué, mais la défense ghanéenne a souffert.
A la fin du match, Pierre Lechantre vient me voir et me dit : ‘’Tu seras titulaire face à la Côte d’Ivoire’’, le pays de ma charmante épouse. J’avais trois jours pour préparer ce match. Et pour commencer à écrire mon histoire avec notre beau pays. Je dormais avec Gérémi Njitap, ce grand-frère que j’ai perdu en route. Je n’arrêtais pas de dire qu’avant la 15ème minute je vais marquer. Ils ne me croyaient pas. Le jour du match, à la septième minute, j’ouvre le score. Patrick Mboma vient vers moi et me dit tu es un marabout. Je lui rétorque : ‘’Non. Je ne suis pas marabout. Si tu veux, tu peux’’. La première chose pour réussir dans la vie c’est qu’il faut croire en soi-même. Je me disais que je suis plus fort que les autres. Je le pensais vraiment et je le pense vraiment. Même à mes 35 ans, les petits là savent. Quand je décide, ils se mettent à côté et ils regardent. Ils font les commentaires du quartier en demandant est-ce que tel est plus fort. Non, je suis plus fort. Grâce au bon Dieu, on remporte cette CAN. Voilà comment Samuel Eto’o commence à écrire une très belle histoire en Afrique. »
‘’Quand on veut, on peut’’
« (…) Tout cela pour vous dire pourquoi Eto’o peut ? Parce que je change toujours l’histoire. J’ai écrit mon histoire. A chaque fois, j’ai voulu montrer à mes jeunes frères que quand on veut, on peut. Il suffit de se donner les moyens. Il suffit de s’entraîner, il suffit d’avoir une vision à long terme et de se donner les moyens. Regardez l’équipe nationale du Cameroun. On a la plus belle équipe du monde. Ces jeunes sont vraiment forts. Il faut les accompagner et les pousser à voir beaucoup plus loin. Il ne faut pas se donner les limites dans la vie. Quand vous vous donnez des limites dans la vie, vous restez derrière. »