Sénégal : L’application TIKTOK suspendue au motif de diffusion de messages « haineux et subversifs »

[DIGITAL Business Africa] – L’application TikTok, au Sénégal, est suspendue depuis ce mercredi 02 août 2023. Le stratégie est toujours la même. On suspend la plateforme en cas de besoin, surtout quand l’intégrité du pays est menacée via les réseaux sociaux,  puis on la rétablit  une fois que tout est rentré dans l’ordre. Le Sénégal n’invente donc pas le fil à couper le beurre. De toute évidence, TikTok est pour  le gouvernement sénégalais un diffuseur de messages « haineux et subversifs ». Il est également arrivé  que le Rassemblement des entreprises du secteur des technologies de l’information et de la communication (Restic ), lui trouve quelques indélicatesses au point d’avoir recours à la justice, en mars 2023.

Lire aussi,  Le RESTIC assigne TikTok devant la CDP et prépare une plainte devant les tribunaux du SÉNÉGAL et de la CÉDEAO  

Pour le ministre de la Communication et de l’Économie numérique, Moussa Bocar Thiam, « l’application TikTok est le réseau social privilégié par des personnes mal intentionnées pour diffuser des messages haineux et subversifs menaçant la stabilité du pays ». Les propos jugés « haineux et subversifs » auraient émergé après des protestations contre l’incarcération d’Ousmane Sonko et la dissolution de son parti, lundi, premier août 2023. Petit rappel,  Ousmane Sonko Sonko, candidat déclaré à la présidentielle 2024, risque, selon des juristes, cinq à 20 ans de prison. L’homme politique arrivé troisième à la présidentielle de 2019, a été condamné le 1er juin dans une autre affaire à deux ans de prison ferme. Conséquences, les troubles ont éclaté, selon les autorités sénégalaises, causant seize morts et une trentaine de blessés.

D’après seneplus.com, internet avait déjà été coupé sur les téléphones mobiles pour les mêmes raisons, toujours dans la journée de lundi. Plusieurs ONG de défense des droits humains ont dénoncé cette mesure qualifiée de menace pour la démocratie et des atteintes aux droits et libertés fondamentaux.

« La décision du gouvernement de dissoudre le Pastef viole les libertés d’expression, d’association, de réunion pacifique et de participation démocratique », a dénoncé mardi soir dans un communiqué l’ONG Human Rights Watch (HRW). Les autorités devraient « rétablir l’accès à Internet, afin de permettre la libre circulation de l’information et la capacité des citoyens à faire valoir leurs points de vue »,a dit Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur le Sahel.

Amnesty international, l’une des organisations non gouvernementales en question, s’est aussi levé contre la coupure d’internet sur les téléphones portables, appelant les autorités à le rétablir.

Par Jean Materne Zambo

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