[DIGITAL Business Africa] – Au Sénégal, l’Assemblée nationale embarque aussi dans le train de la transformation numérique. Le président El Malick Ndiaye a présidé, ce vendredi 13 décembre 2024, une réunion dédiée à la communication et au développement numérique au sein de l’institution parlementaire. L’ordre du jour était centré sur l’examen des initiatives nécessaires pour moderniser et renforcer la communication institutionnelle, en tenant compte des évolutions technologiques.
Une équipe projet chargée du suivi de ce processus de modernisation de l’institution parlementaire a été mise sur pied. Elle devra développer un site institutionnel interactif au service des députés et des usagers et mettre en place une chaîne de télévision parlementaire.
Toutes ces initiatives devraient recréer une nouvelle relation entre le Parlement, les députés et les citoyens. Ceci aux fins de faciliter l’accès à l’information, de permettre la retransmission en direct des travaux parlementaires et de favoriser une consultation citoyenne accrue.
Ces évolutions technologiques sont certes le symbole d’une avancée en matière de numérisation. Mais le Sénégal peut aller au-delà de la création d’un site institutionnel interactif et d’une chaîne TV vouée à la retransmission des travaux parlementaires.
Un exemple de numérisation de Parlement: cas de la Suisse
Ailleurs, la numérisation du Parlement connaît un succès. Le Sénégal et d’autres pays africains peuvent s’inspirer du Parlement fédéral en Suisse.
Pendant la période de la Covid-19, le Parlement avait fait sa mise à jour. Revoyant ainsi son fonctionnement. L’institution a plusieurs canaux différents, notamment le site Parlament.ch.
Il est tout public ; l’Extranet regroupe les documents des séances des organes parlementaires ; l’Intranet rassemble les informations destinées aux collaborateurs des SP, et la banque de données «Gestion des documents » leur fournit des fichiers de travail. « Nous voulons permettre aux utilisateurs d’accéder à toutes les informations contenues dans ces bases de données par le biais d’une seule plateforme », soutenait le Parlement fédéral.
L’autre plateforme dont dispose le Parlement est ParlNet. Cette interface est disponible depuis le début janvier 2022. Ici, les informations en ligne sont structurées et centralisées, pour que les parlementaires trouvent ce qu’ils cherchent au bon moment, même si les informations proviennent de sources et de banques de données différentes.
Curia Vista est aussi l’autre plateforme du Parlement fédéral suisse. C’est une base de données des objets parlementaires. Elle recense tous les objets parlementaires en suspens au Parlement depuis la session d’hiver de 1995 (messages du Conseil fédéral, interventions, élections, pétitions, etc.).
CURIAplus, de paria à élu
Le projet CURIAplus permet que les membres du Parlement puissent traiter leurs demandes directement en ligne. La solution technologique a remporté le premier prix E-Gouverment 2024 dans la catégorie « processus administratifs repensés du début à la fin ».
Le concours E-Gouverment récompense les meilleurs projets de numérisation et de modernisation de l’administration publique des solutions suisses, allemandes et autrichiennes.
Le parcours de CURIAplus n’a pas été un long fleuve tranquille. La solution a d’abord connu une des autorités avant son adoption. On se rappelle qu’en 2022, le Contrôle fédéral des finances (CDF) aurait découvert de graves failles de sécurité dans l’infrastructure informatique du Parlement.
Le CDF avait estimé qu’il existe des problèmes et des risques importants dans les deux projets, notamment en ce qui concerne la sécurité de l’information. Les lacunes, selon le CDF concernaient les projets informatiques Cervin et Curiaplus, qui pourtant avaient été développés pour faire avancer la numérisation des activités du conseil et des commissions.
Par Jean Materne Zambo, source : parlent.org