[Digital Business Africa] – Au Sénégal, passé la phase des débats, le parlement a adopté le 30 juin 2020 un texte qui fait du bracelet électronique une alternative à la prison ferme. Si pour l’instant aucune date n’a été annoncée pour son entrée en vigueur, le ministère de la Justice indique que son application interviendra « dans les six mois », soit avant la fin de l’année en cours de 2020.
De manière générale, avec cette disposition, les autorités souhaitent décongestionner les prisons surpeuplées du pays, en offrant des restrictions de libertés dans des cas de peines presque purgées, ou des alternatives à la détention provisoire. Seulement, cette mesure ne concerne pas les personnes condamnées pour « viol, pédophilie et trafic de drogue ».
Le Sénégal devrait recourir avant la fin de l’année au bracelet électronique comme alternative à la détention pour désengorger ses prisons, après l’adoption d’un texte en ce sens par le Parlement, a indiqué mardi un responsable du ministère de la Justice. ‘‘L’introduction du bracelet est destinée à humaniser le milieu carcéral et offrir au condamné une étape intermédiaire avant qu’il ne retourne à la vie civile’’, explique le député de la majorité, Djiby War.
Seulement, le projet qui date de 2018 avait suscité plusieurs réticences de la part d’organisations de la société civile, notamment en raison des interrogations sur les capacités techniques et matérielles du Sénégal à appliquer et contrôler rigoureusement ce système. Mais également sur une équité entre les justiciables qui en bénéficieront ou pas et sur la crainte que l’introduction du bracelet électronique ne vienne obstruer le problème de fond qu’est le recours disproportionné au mandat de dépôt.
Ecrit par Jephté TCHEMEDIE