[DIGITAL Business Africa] – Les fruits de l’intelligence artificielle ne devraient pas tarder à tomber. Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall a participé à la cérémonie de lancement des laboratoires ALIVE et DiCentre4AI, ce 30 janvier, en présence de ses homologues, Dr El Hadji Abdourahmane Diouf, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, et Mabouba Diagne, ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage.
Cette initiative est alignée sur le programme AI4D porté par l’UCAD et l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane (UN-CHK). Et consiste en la mise en place d’un environnement propice à la production et l’exploitation des données, essentielles à l’essor de l’intelligence artificielle.
Prenant la parole, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Dr. El Hadji Abdourahmane Diouf , a souligné que l’IA est un catalyseur du progrès et de la transformation sociale. Tout en rappelant un certain nombre de prérequis essentiels à implémenter pour tirer pleinement parti de cette technologie innovante. Il s’agit entre autres des données de qualité, d’un accès fiable à Internet, de l’approvisionnement énergétique stable.
À ce sujet, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Dr. El Hadji Abdourahmane Diouf, a déploré un incident majeur subi par son département. Notamment cinq coupures de courant observées en une seule journée, selon lui. Ce qui aurait rendu le fonctionnement du supercalculateur impossible. Pire, l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane (UN-CHK) est restée deux mois sans connexion Internet en raison de factures impayées, a-t-il jouté.
Tous ces défis, selon Dr. El Hadji Abdourahmane Diouf, illustrent l’importance de renforcer nos infrastructures avant de nous lancer pleinement dans l’ère de l’IA.
Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a cependant reconnu que l’État du Sénégal met à la disposition des acteurs nationaux et internationaux, y compris à distance, un supercalculateur d’une puissance de 537 mille milliards d’opérations par seconde.
Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, a quant à lui insisté sur l’importance de nouer des partenariats stratégiques et techniques avec les fournisseurs de technologie. Ceci afin d’accompagner le secteur privé national dans sa mission d’assurer la souveraineté numérique à travers le transfert de compétences, la maîtrise des risques technologiques et la réduction de la dépendance aux solutions étrangères.
Le New Deal Technologique
Dans la même journée du 30 janvier 2025, le ministre Alioune Sall a reçu le ministre de l’Exon8, du Commerce et des Entreprises économiques d’Espagne. Carlos Cuerpo a été informé de ce que le Sénégal entend multiplier des partenariats bilatéraux dans les secteurs clés comme la digitalisation et le développement économique, à travers le New Deal Technologique qui sera lancé le 24 février par le Chef de l’État, S.E. Bassirou Diomaye Faye.
En retour, Carlos Cuerpo a présenté l’« Alliance pour l’Afrique », une initiative visant à mettre en place une nouvelle collaboration pour soutenir l’Afrique en termes d’avancées technologiques, économiques et sociales. Il a par ailleurs souligné que l’Espagne et le Sénégal partageaient des objectifs communs en faveur du développement durable. Une approche que félicite le ministre Alioune .
« Je salue la démarche des partenaires espagnols en rappelant l’importance de travailler dans un esprit de coopération équilibrée et respectueuse, en garantissant que les priorités de chaque partie soient prises en compte dans les projets communs ».
Rappelons que le projet HIspasat entre l’Espagne et le Sénégal est en cours de conception. La phase pilote de ce projet vise à mettre en œuvre une connectivité sur 100 sites en un an, afin de mieux comprendre les besoins des populations locales et d’y répondre avec des solutions adaptées. L’objectif de la phase 1 est de faire de ce projet un modèle de réussite entre les deux pays, en visant son expansion tout en prenant en compte le transfert de savoir-faire et la mise à l’échelle des solutions pour toucher un public plus large.
Par Jean Materne Zambo, sources : MCTEN, MESRI