« Je leur ai demandé d’aller auprès de l’Agence de régulation des télécommunications et les procédures sont en cours. Il se trouve que les consommateurs ont hâte d’avoir cette connexion haut débit et ils vont acheter des équipements qu’ils mettent dans leurs sacs et les douaniers pensent que c’est un simple appareil de technologie simple, pourtant c’est une connexion haut débit et cela commence à faire des remous« , affirme Minette Libom Li Likeng.
Pour la ministre, si tous les Camerounais achètent des équipements Starlink sans contrôle, il va se poser un problème de sécurité et même de protection des données personnelles. « La protection des données personnelles est comme je me protège et comme je m’habille. Il faut que je m’assure qu’il n’y a pas de bandits dehors. Si vous allez sur les nouvelles technologies, vous laissez des informations et vous ne vous souciez pas de comment elles sont protégées et gérées, vous vous livrez à la merci des bandits. Et ils pourront faire de vous ce qu’ils veulent. Voilà pourquoi j’ai signé une note il y a quelques jours à l’adresse de Starlink pour leur demander de bloquer les utilisateurs camerounais. Parce que pour le moment, c’est dans l’illégalité. Ils n’ont pas l’autorisation« , explique la ministre.
« J’ai demandé aux utilisateurs d’attendre que Starlink ait officiellement la licence pour opérer et protéger le marché. Nous savons qu’au Cameroun il y a Camtel, l’opérateur historique. C’est le seul qui est compétant pour gérer les infrastructures de transport. Une solution va être trouvée. Là aussi je dis que si Camtel ne se réveille pas pour être performant, Starlink va le balayer. C’est donc pour dire que, pendant que vous êtes contents de voir qu’on a balayé Camtel, si vous laissez qu’on balaie Camtel sans encadrement, c’est vous-mêmes qui serez balayés après, parce que vous serez dépendants de Starlink qui prend vos données et qui les gère avec tous les dangers possibles« .
Suspension requise également en RD Congo, Côte d’Ivoire et en Guinée
D’ailleurs Starlink indique que son réseau “est parfaitement adapté aux zones où la connectivité n’est pas fiable ou est totalement indisponible”. “Des populations du monde entier utilisent Starlink pour accéder à l’éducation, aux services de santé et même aux communications en cas de catastrophe naturelle”, s’en vante Starlink.
En 2025, au Cameroun et en RD Congo
D’après le décompte de l’astronome Jonathan McDowell qui suit la progression de Starlink dans l’espace, en mars 2024, Space X totalisait déjà 5 504 satellites Starlink en orbite, dont 5 442 opérationnels.
Les satellites Starlink ont une durée de vie d’environ cinq ans et SpaceX ambitionne porter cette mégaconstellation à 42 000 satellites. D’après les sites web spécialisés, la version actuelle V2 du satellite Starlink pèse environ 800 kg au lancement, soit près de trois fois plus que les satellites de l’ancienne génération (qui pèsent 260 kg), selon Spaceflight Now.
Les satellites Starlink sont en orbite à environ 550 kilomètres au-dessus de la terre et offrent, d’après les spécialistes, un spectacle grandiose aux observateurs lorsqu’ils se déplacent dans le ciel. Pour certains, ce spectacle n’est pas apprécié de tous et peut gêner considérablement les observations optiques et radioastronomiques.
Egalement gênant, le déploiement de STARLINK en Afrique par personnes interposées. Situation qui embarrasse de nombreux régulateurs télécoms africains partagés entre l’interdiction de STARLINK et la tolérance administrative. Surtout en cette période où les services Internet sont perturbés par l’incident ayant paralysé quatre câbles sous-marins à fibre optique, déconnectant par là de nombreux pays.
Par Beaugas Orain DJOYUM