[Digital Business Africa] – Le Transform Africa Summit (TAS 2019) s’est officiellement ouvert ce 15 mai 2019 à Kigali au Rwanda en présence de trois présidents africains : Paul Kagamé du Rwanda (par ailleurs PCA de la Smart Africa Alliance, organisatrice de l’événement), Uhuru Kenyatta du Kenya et Ibrahim Boubacar Keita du Mali.
Au cours de la cérémonie d’ouverture qui a rassemblé des milliers d’investisseurs et d’experts africains et mondiaux de l’économie numérique, le Président Uhuru Kenyatta a dévoilé le plan directeur de l’économie numérique du Kenya.
La stratégie du Kenya en matière d’économie numérique a pour thème : “Propulser la transformation du Kenya”. Par ce plan directeur, le gouvernement vise à accroître la contribution des TIC à l’économie grâce à des solutions de gouvernance numérique, à numériser les processus d’affaires, à faciliter la mise en place des infrastructures numériques, à favoriser l’entrepreneuriat axé sur l’innovation et à promouvoir les compétences et valeurs numériques.
“Notre vision est qu’au cours des cinq prochaines années, toutes les régions du pays seront connectées, permettant ainsi à tous les citoyens de participer au mouvement numérique“, a déclaré le président Kenyatta. Le président a également évoqué le rôle central de la jeunesse dans l’économie numérique en Afrique, affirmant que le Kenya avait élaboré un dispositif spécial visant à donner à ses jeunes des compétences pratiques en TIC. “Nous encourageons les jeunes à être proactifs et à exploiter le marché numérique grâce à notre programme Ajira qui a permis à de nombreux jeunes d’obtenir des emplois en ligne “, a-t-il ajouté.
Le chef de l’État kenyan a déclaré que la stratégie proactive du Kenya en matière d’économie numérique met l’accent sur cinq piliers, dont une infrastructure accessible, abordable, résiliente et fiable. “La réalisation d’une connectivité Internet omniprésente, rapide et peu coûteuse pour les entreprises et les ménages africains est essentielle pour libérer le potentiel de l’économie numérique. La connectivité doit atteindre un certain seuil pour que les utilisateurs puissent accéder au service numérique “, a indiqué le président Kenyatta.
Numériser l’administration publique
Outre l’infrastructure, le chef de l’État kenyan a déclaré que la disponibilité et l’utilisation de services et de plateformes numériques pour permettre la prestation de services publics sont d’une importance capitale. “Actuellement, le gouvernement du Kenya offre plus de 200 services numérisés par l’intermédiaire des centres Huduma dans tout le pays ainsi qu’une plate-forme en ligne en libre-service, E-Citizen », a-t-il relevé.
Pour le président Uhuru Kenyatta, le Kenya a pris une initiative audacieuse pour numériser les services essentiels du gouvernement, comme les déclarations d’impôts à l’Autorité fiscale du Kenya (KRA) qui fournit des services via le système iTax qui est relié au Système intégré de gestion financière (IFMIS) et à la Banque centrale. “Ce système numérique a contribué à accélérer l’évaluation et la prestation de services de l’administration fiscale du pays », a reconnu le président.
Dans son discours de présentation, le président Kenyatta a promis que le Kenya sera toujours à l’avant-garde de l’économie numérique en Afrique, ajoutant que les innovations révolutionnaires et mondialement reconnues du pays, telles que l’écosystème de paiement mobile M-PESA, sont une démonstration du potentiel illimité du continent en matière de TIC. D’ailleurs, en ce qui concerne le commerce électronique, le Président Kenyatta a noté qu’il serait très difficile de faire des affaires dans toute l’Afrique sans la possibilité de payer à distance par voie numérique. “En effet, 39% des entreprises privées au Kenya sont engagées dans le commerce électronique et 70% de tous les paiements en ligne au Kenya sont réglés par le biais de diverses plateformes de paiement mobile“, a-t-il déclaré.
« Briser les barrières en Afrique »
Pour le président Kenyan, l’Afrique est sur le point de connaître une transformation majeure, non seulement en tant que nouvelle frontière de l’investissement, mais aussi en tant que continent dirigé par une population jeune, dynamique et agressivement innovante, débordant d’un immense potentiel. “Nous sommes la nouvelle frontière du commerce et de l’investissement avec des estimations indiquant que d’ici 2025, les opportunités commerciales en Afrique seront d’environ 5,6 milliards de dollars. Plus important encore, nous avons mis au point des plates-formes qui nous permettront de mener ce destin collectif de notre prospérité “, a déclaré le président Kenyatta.
Le président Kenyatta a souligné l’importance de la technologie en tant qu’élément fondamental du cheminement économique de l’Afrique vers la prospérité, affirmant qu’il attendait avec impatience le déploiement d’une stratégie panafricaine de l’économie numérique. D’ailleurs à ce sujet, invité à résumer succinctement son propos au cours de la conversation de la cérémonie d’ouverture du TAS2019, il a déclaré : « Briser les barrières, pour laisser l’Afrique bénéficier pleinement des avantages de notre futur digital »
Lors de ce sommet, le président Kenyatta, en compagnie de Paul Kagamé et d’Ibrahim Boubacar Keita, a visité plusieurs stands d’exposition, y compris celui du Kenya, où divers produits qui améliorent l’efficacité et l’utilisation de la technologie dans divers secteurs de l’économie, dont l’agriculture, sont présentés.
Par Beaugas-Orain DJOYUM, à Kigali