Si la décision est saluée sur place, il n’en demeure pas moins qu’il ne s’agit que d’une levée partielle de la restriction : « Depuis plusieurs jours, en dehors de Ndjaména la capitale où on a besoin d’un VPN pour se connecter aux réseaux sociaux, tout le reste du pays était complètement coupé d’Internet. La levée annoncée par les opérateurs n’est que partielle. A l’intérieur du pays, Internet reste fortement restreint, même si les habitants peuvent désormais se servir d’un VPN pour accéder aux réseaux sociaux », explique Nadjo Kaïna du mouvement citoyen Iyina dont il est le fondateur.
En effet, depuis le 22 juillet 2020, seuls les habitants de Ndjamena la capitale bénéficiaient d’un accès limité à Internet. Peut-être, en raison de la présence dans la ville de personnels d’institutions internationales et des représentations diplomatiques. Pour accéder aux réseaux sociaux, les habitants de Ndjamena devaient utiliser un VPN, contrairement au reste du pays qui était dans un blackout total.
Déjà, le 17 août 2020, plus de 200 ONG dont Internet sans frontière ont décidé de saisir la commission des droits de l’Homme de l’Union africaine en vue de contraindre le gouvernement tchadien à lever la censure sur Internet. « « Nous avons saisi la justice, ç’a n’a pas marché, nous avons fait de plaidoyers, ç’a n’a pas marché. Maintenant, nous avons le droit de pouvoir saisir les juges de la Cour africaine, pour pouvoir obliger le Tchad à respecter sa signature auprès de la Cour africaine des droits de l’homme et ses engagements au respect des droits humains. Si le gouvernement tchadien ne respecte pas la parole ou la décision de la Cour, cette fois-ci nous irons plus haut auprès des juridictions internationales ou utiliser d’autres moyens de pressions afin d’obliger le gouvernement tchadien à respecter le droit des tchadiens à accéder à l’internet », avait alors explique Abdelkerim Yacoub Koundougoumi, le directeur Afrique d’Internet sans frontières, interrogé par RFI.
Ecrit par Jephté Tchemedie