Rapidement, cette condamnation a été dénoncée dans les milieux de la presse, mais également par l’ONG internationale Reporter Sans Frontières (MSF), qui fait état de tortures subies par le journaliste, qui s’est d’ailleurs présenté le 22 septembre au Tribunal “avec l’oeil très enflé”. Un signe évident d’agression. Selon RSF, Inoua Martin Doulguet, “connu pour ses articles dénonçant la corruption est (…) régulièrement dans le collimateur des autorités” a été victime d’un détournement de procédure destiné à le maintenir en prison. D’ailleurs, un coaccusé des mêmes chefs n’a écopé que d’une amende.
“Initialement poursuivis pour diffamation, délit qui ne prévoit pas de peines privatives de liberté en l’espèce, les deux journalistes ont finalement été condamnés pour association de malfaiteurs informatiques et dénonciations calomnieuses, sur plainte de l’ex-ministre qui les accusait de l’avoir diffamée dans des articles relayant des accusations d’agression sexuelle portées par sa nièce. Une requalification des faits en plein procès dans le seul but d’alourdir les sanctions. Il s’agit d’un règlement de comptes orchestré contre un journaliste critique du pouvoir”, précise l’ONG qui réclame la remise immédiate en liberté et sans condition du journaliste Inoua Martin Doulguet.
Ecrit par Jephté TCHEMEDIE