[Digital Business Africa] – Dans de nombreux pays africains et même européens, les abonnés mobiles se plaignent de la qualité de service des opérateurs télécoms dans plusieurs localités ou encore à des périodes précises. Ces opérateurs télécoms ne respectent pas toujours à la lettre leurs cahiers de charges et leurs obligations. Le régulateur télécoms, gendarme du secteur, est là pour s’assurer que les textes et lois sont respectés par ces opérateurs. Au cas contraire, ils sont sanctionnés par ce régulateur.
Seulement, les amendes et sanctions pécuniaires ne participent pas toujours à l’amélioration de la qualité de service. Car une fois les sanctions payées, les opérateurs lâchent prise. Dans ce contexte, comment faire pour que la qualité du réseau s’améliore ? La question a par exemple été abordée à Douala lors de la 16ème session du séminaire du Réseau francophone de la régulation des télécommunications (Fratel) du 03 au 04 avril 2019 à Douala.
Digital Business Africa a profité de l’occasion pour poser la question à Tontama Charles MILLOGO, le président de l’Autorité de régulation des communications électroniques du Burkina Faso (Arcep Burkina). D’après lui, il faut aller au-delà des sanctions pécuniaires et des amendes. Permettre à l’abonné de sanctionner lui-même l’opérateur télécoms défaillant.
Ses explications : « Le rôle du régulateur est de mettre le client et l’abonné au centre de ses préoccupations. Nous sommes aujourd’hui convaincus que la meilleure sanction est la sanction du client. C’est la sanction qui fait le plus mal aux opérateurs. La grosse guerre des opérateurs télécoms et se savoir comment engranger le maximum de clients. Arriver à donner la main à l’abonné pour qu’il sanctionne le régulateur est quelque chose de fabuleux. Et on pense que c’est un moyen qui peut amener les opérateurs à bouger les lignes. »
Lire très bientôt sur Digital Business Africa (version Mag), l’interview intégrale de Tontama Charles MILLOGO sur les défis de la régulation des communications électroniques au Burkina Faso ainsi que son expérience dans la régulation des télécoms. A ne pas manquer.
Le président de l’Autorité de régulation des communications électroniques du Burkina Faso raconte que qu’ils ont constaté que lorsqu’ils ont commencé à publier les résultats de la qualité de service des opérateurs télécoms, cela faisait son effet et cela faisait bouger beaucoup plus les opérateurs que les sanctions pécuniaires. « Quand on a publié ces résultats, naturellement, celui qui avait le meilleur réseau mobile du pays en a profité pour faire sa publicité et pour en faire un avantage concurrentiel. Et du coup d’autres opérateurs télécoms se sont rendu compte que si je ne bouge pas, cela peut m’être défavorable et du coup cela a créé l’émulation », raconte Tontama Charles MILLOGO.
Par Digital Business Africa