(TIC Mag) – Comme d’habitude à Viva Technology, le grand rendez-vous des start-ups et des leaders du secteur des TIC, des Télécoms et du numérique qui se tient désormais tous les ans à Paris, le président français Emmanuel Macron s’est exprimé à l’ouverture de la troisième édition ce 24 mai 2018. L’Afrique étant mise en exergue à ce salon à travers un espace dédié (Afric@Tech), le président français n’a pas manqué d’indiquer ce qu’il pense de l’innovation africaine qu’il estime florissante, mais qui a également besoin de soutiens.
Et en cette matière, reconnaît Emmanuel Macron, les entreprises et investisseurs français ne sont pas assez actifs, si non absents. « Les bailleurs de fonds, les entreprises et les financeurs ne sont pas adaptés à cela. Nous sommes trop lents et trop hésitants », déclare le président français qui invite les entreprises et investisseurs français à adapter leur mode d’intervention dans le financement des start-ups africaines.
Des appuis de 30 à 50 000 euros
Au niveau du gouvernement français, l’Agence française de développement va contribuer à apporter une solution, annonce Emmanuel Macron. Avec une enveloppe de 65 millions d’euros. « Depuis six mois, un travail important a été fait avec l’Agence française de développement qui va déployer dans les prochaines semaine un instrument spécifique doté de 65 millions d’euros pour lancer l’initiative Digital Africa, mais qui va être destiné à combler cette faille de l’accompagnement des start-ups africaines à de petits tickets, de 30 à 50 000 euros pour la première phase et qui sont ce dont ces start-ups ont besoin. Ces appuis vont accompagner les projets sélectionnés sur la plateforme Digital Africa. Nous allons demander à tous les autres bailleurs de fonds et aux acteurs privés de se joindre à nous pour décupler ce montant. Avec un objectif, être efficace, répondre rapidement et avoir un processus de sélection clair et adapté », explique le président français.
Selon Emmanuel Macron, l’innovation et le numérique font partie de la solution du développement de l’Afrique. « J’ai la conviction que l’innovation et le numérique sont une part de la solution. Parce que nous y avons un potentiel réel. Premièrement, parce que nous y avons beaucoup de talents. Deuxièmement, parce qu’une large majorité dans ce continent est faite de jeunes », affirme-t-il. Des jeunes africains qu’il invite à se rendre sur la plateforme Digital Africa et à rejoindre l’initiative pour la rendre plus puissante.
« Quand les start-ups décident de travailler ensemble, c’est bon pour le continent. Cela génère des opportunités et c’est par ricochet le meilleur moyen de lutter contre le terrorisme et tous ces fléaux qui affectent les jeunes… Il y a un énorme écosystème digital en Afrique. Connecter ces start-ups est important et c’est le sens de l’initiative Digital Africa », précise Emmanuel Macron.
Afric@Tech
Viva Technology 2018 est un événement co-organisé par Publicis et le groupe Les Echos. Particularité cette année, une centaine start-ups de l’Afrique ou d’Africains exposent pour la première fois leurs projets innovants dans l’espace dédié Afric@Tech. Certains Etats africains comme le Rwanda, hautement représenté par le président rwandais Paul Kagamé, y sont représentés. Parmi les autres pays, il faut citer le Sénégal, le Nigeria, la Tunisie, le Maroc, l’Afrique du Sud. Plusieurs ministres africains en charge de l’Economie numérique y sont également à l’instar de Bruno Koné de la Côte d’Ivoire ou encore de Cina Lawson du Togo. L’événement s’achève demain, 26 mai 2018.
Par Beaugas-Orain DJOYUM, à Paris