“Le mandat de perquisition et de saisie est illégal et constitue une violation du droit du requérant à la vie privée ainsi que du droit à la vie privée des abonnés du requérant”, explique le directeur général d’Econet Wireless, Douglas Mboweni (photo), dans des documents déposés à la Haute Cour. Il ajoute : “Les warrants sont calculés pour enrager les abonnés d’Econet et les conduire vers d’autres opérateurs de téléphonie mobile”.
Dans la foulée, Douglas Mboweni a déclaré qu’un haut responsable du parti ZANU-PF au pouvoir a accusé Econet Wireless et la compagnie d’assurance Old Mutual d’être à l’origine de la baisse de la valeur du dollar zimbabwéen. Ainsi, Chris Mutsvangwa, un ancien ministre, est récemment apparu à la télévision menaçant Econet d’une action similaire au coup d’État militaire de 2017 qui a évincé le dirigeant de longue date Robert Mugabe.
“La référence au coup d’État trahit un programme visant à détruire Econet et à le retirer de sa position de leader sur le marché au profit d’un autre opérateur“, maintient Douglas Mboweni. Il ajoute que “ce que fait le mandat de perquisition et de saisie, c’est de criminaliser la nation tout entière et d’enfreindre le droit à la vie privée et à la dignité de toute la nation sans aucune raison valable“.
Le mois dernier, le gouvernement a brusquement suspendu les transactions d’argent mobile fournies par les opérateurs de téléphonie, la plate-forme la plus utilisée pour effectuer et recevoir des paiements dans ce pays en crise.
Le porte-parole du gouvernement Nick Mangwana a accusé les plates-formes de transfert d’argent mobile d’être à l’origine de l’inflation galopante, et a déclaré que le gouvernement avait la preuve que les fournisseurs de services téléphoniques étaient impliqués dans des activités illicites qui sabotaient l’économie. Le gouvernement a également suspendu le commerce à la bourse du pays, qu’il a accusé d’être complice d’activités financières illicites.
Ecrit par Jephté TCHEMEDIE