[Digital Business Africa] – Au Zimbabwe, la Justice s’est prononcée sur la coupure des services Internet par le gouvernement. Dans une décision rendue le 21 janvier 2019, le tribunal de la capital Harare a estimé que cette coupure est purement et simplement illégale : « Il est évident que le ministre (de la Sécurité de l’Etat) n’avait pas l’autorité de prendre cette directive», explique le juge Owen Tagu qui a traité l’affaire.
Dans la foulée de cette décision, David Halimana, représentant l’organisation des Avocats du Zimbabwe pour les droits de l’homme (ZLHR) et l’Institut des médias d’Afrique australe (Misa) qui avaient motivé la plainte a fait savoir que la compétence d’une telle décision ne revient qu’au seul Chef de l’Etat. Par conséquent, l’ordre ministériel de bloquer Internet est «annulé, ce qui signifie que les opérateurs ont ordre, avec effet immédiat, de donner un accès illimité à internet à tous leurs abonnés». Reste maintenant de savoir si dans les fait, Internet sera rétabli ou non.
En rappel, ce blocage est née d’un mouvement de grève générale initié par la principale confédération syndicale du pays, la ZCTU pour protester contre l’annonce faite le 12 janvier par le gouvernement de doubler les prix du carburant. Les manifestations se sont rapidement étendues à tout le pays, causant la mort d’au moins 12 personnes jusqu’ici. Pour essayer d’enrayer le mouvement, le gouvernement avait ordonné aux opérateurs téléphoniques de bloquer entièrement, puis plus partiellement l’accès à Internet.
Ecrit par Jephté TCHEMEDIE