[DIGITAL Business Africa] – La Banque européenne d’Investissement vient de publier son rapport annuel. Celui-ci prend appui sur l’enquête 2024 de la BEI sur le secteur bancaire en Afrique. Cette enquête a été réalisée entre février et mars 2024.
51 banques dans toute l’Afrique subsaharienne ont été choisies pour cette étude. Le rapport a aussi exploité les données provenant d’enquêtes auprès des entreprises menées par la Banque mondiale et de plusieurs autres sources.
Le rapport indique que le mobile money en 2024, c’est 33 % pour les services de paiement et 19 % pour les prêts. Des chiffres qui sont loin de satisfaire le directeur général d’Orange Finance Mobiles Sénégal. Alioune Kane indique que l’ambition des opérateurs du mobile money va plus loin. Il prenait part à un webinaire, ce 10 décembre 2024, sous le thème : «Transformation digitale et les services financiers. Comment les institutions réinventent-elles leurs modèles à l’ère du numérique ? ». Le séminaire en ligne a été organisé par l’association Renaissance.
Pour Alioune Kane, il faut créer tout un écosystème où les paiements se feront uniquement de manière électronique. Ce qui contribuera à réduire l’usage du cash. Comme avantages de cette vision du tout électronique, Alioune Kane évoque la sécurité des problèmes de monnaie. Cela va aussi, ajoute-t-il, permettre aux acteurs d’accéder aux financements.
En dépit de l’envers du décor, on note des avancées du mobile money. Selon le rapport de la BEI, le mobile money occupe la première place des services financiers en Afrique. Pour preuve, on est passé de 450 entreprises actives dans le secteur en 2020 à 1 263 en janvier 2024. De plus, le mobile money représente 74 % du marché mondial des paiements mobiles en volume et 66 % en valeur.
Le rapport de la BEI précise : « L’Afrique consolide une forte avance dans la détention de comptes d’argent mobile et la réalisation d’opérations via ces comptes ».
Cette performance peut se comprendre. Alioune Kane, DG d’Orange Finance Mobiles Sénégal, a trouvé des raisons à cette performance du mobile money. Notamment la connectivité, qui a favorisé la création des applications mobiles ; l’impact de l’ IA a permis d’avoir une meilleure connaissance des besoins de la clientèle ; les opérateurs ont transformé (presque) chaque téléphone en point bancaire. Selon lui, le mobile money a réussi à créer 5000 emplois sur 10 ans au Sénégal. Une proximité que n’ont pas réussi à instituer les banques. En Afrique, on est ainsi passé d’un taux de bancarisation de 15 % en 2010 à 83 % en 2024.
Alioune Kane a tenu à rassurer que les opérateurs du mobile money ne sont pas là pour tuer les banques, mais pour les rapprocher des clients.
https://www.digitalbusiness.africa/wp-content/uploads/2024/12/20240033_finance_in_africa_fr.pdf
Par Jean Materne Zambo