[Digital Business Africa] – C’est l’une des clés de voûte de la numérisation du continent, le prérequis pour transformer l’Afrique en un marché numérique unique. Grâce au partenariat amorcé en avril dernier entre la Guinée et Tata Communications, une avancée majeure se profile en matière d’interconnectivité en Afrique de l’Ouest. Explications.
Projet phare de Smart Africa, le « Réseau africain unique » a connu une avancée décisive le 5 avril 2019. Ce jour-là, le ministre guinéen des Télécommunications et de l’Economie numérique, Moustapha Mamy Diaby, son homologue sierra-léonais, Mohamed Rahman Swarey,le directeur général de Smart Africa, Lacina Koné et Singh Chanana, représentant de Tata Communications, se sont réunis afin de définir la feuille de route du déploiement de la fibre optique dans la sous-région. Ce partenariat constitue la première pierre du projet continental de marché numérique unique, la promesse d’une meilleure pénétration d’Internet et du haut débit sur le continent – en Guinée, il avoisine 33%.
Le mois suivant, à Kigali, Transform Africa Summit a été l’occasion de sceller de nouveaux engagements de nature à préciser la perspective du Réseau africain unique. Associés pour faciliter la mise en place d’un puissant réseau d’infrastructure de connectivité multi-pays, Tata Communications et Africa Development Solutions (ADS Group) ont à cette occasion animé un atelier sur la façon de faire de l’Afrique un marché numérique intégré. Dès les études préliminaires achevées, les partenaires prévoient de mettre en place l’infrastructure requise.
Désenclavement et souveraineté
La première phase de ce projet continental sera réalisée en Afrique de l’Ouest. Concrètement, d’ici la fin d’année, le Mali, la Sierra Leone et la Guinée seront interconnectés afin de réduire drastiquement les coûts de communication. D’ici 2021, s’y ajouteront la Guinée Bissau, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Liberia. Une étape fondamentale vers l’accès au haut débit abordable et l’interconnexion des seize pays de la sous-région, avant que cette dynamique ne soit étendue à l’Afrique de l’Est. Un défi majeur, notamment pour les pays enclavés, qui ne bénéficient pas des dorsales Internet.
Ce projet d’interconnectivité, dont la Guinée est le coordinateur auprès de Smart Africa, ambitionne aussi de maintenir le trafic de communication des pays africains au sein du continent afin d’améliorer la qualité, l’efficacité et la rentabilité des services de communication en gardant en Afrique les revenus générés par les appels locaux et les coûts liés au roaming. De quoi faciliter l’inclusion numérique, au cœur du développement du continent, au même titre que l’accessibilité et l’interconnectivité.
Rôle-clé de la Guinée
En plus d’être le pivot de ce projet en Afrique de l’Ouest, la Guinée se distingue aussi par le rôle que le pays va être amené à jouer sur le plan réglementaire. Lors de la première réunion du Conseil des ministres en charge des TIC des pays membres de l’Alliance, le 13 mai dernier, en prélude à Transform Africa Summit, Mustapha Mamy Diaby a été désigné Président du Conseil des ministres en charge des TIC de Smart Africa. Une fonction décisive pour œuvrer à l’harmonisation des différents cadres légaux et réglementaires, préalablement à la mise en place de projets transnationaux, qui seront suivis et évalués.
Signe des temps, c’est Conakry qui accueillera la prochaine édition de Transform Africa Summit, en 2020. Un symbole d’autant plus fort que c’est la première fois que l’événement se déroulera en-dehors de la capitale rwandaise.
Par Drouho Canoan Savané
Excellent…and a promising future fro African interconnexion